En 1951, le photographe d’origine hongroise Étienne Sved entreprend un voyage en Algérie au cours duquel il réalise un travail qui se démarque radicalement de l’imagerie coloniale. Attentif aux gens, il capte sur le vif et sans a priori le quotidien d’une Algérie entre deux ères. Trois auteurs ; le poète et essayiste Malek Alloula, (…)
Etienne Sved est né en Hongrie en 1914, Étienne Sved intègre en 1930 une école de graphisme que fondent à Budapest des professeurs du Bauhaus fuyant l’Allemagne nazie. Juif, il doit à son tour quitter son pays à l’arrivée des Allemands et se réfugie en Égypte.
Journaliste pour le Progrès égyptien, il publie de nombreux dessins satiriques avant de découvrir la photographie. Il rapportera d’un long voyage à dos d’âne à travers l’Égypte, une impressionnante collection de photos qu’il exploitera dans un autre ouvrage, L’Égypte face à face, avec un texte original de Tristan Tzara (1954).
Installé en France après la Seconde Guerre mondiale, Étienne Sved y prolonge sa démarche photographique tout en menant avec succès sa carrière de graphiste publicitaire. Dans les années 1970, il crée sa maison d’édition en haute Provence et publie Provence des Campaniles (Prix Nadar en 1970). En 2003, le musée Nicéphore Niepce fait l’acquisition du fonds photographique moyen-oriental d’Étienne Sved : 3000 négatifs et vintages (tirages d’époques).