D’Anfa à Casablanca, sur l’Atlantique, à l’ouest du Maroc, quelle épopée ! En effet, du port qui était la capitale d’un petit royaume berbère, vers le Xe siècle, devenu Casablanca, capitale (…)
Yves Jeanmougin.
Né le 5 décembre 1944 à Casablanca d’une mère algéroise et d’un père natif de Rabat, Yves Jeanmougin quitte le Maroc avec sa famille en 1956.
Après plus de sept ans de photoreportage au sein de l’agence VIVA qu’il rejoint dès ses débuts en 1973, aux côtés des fondateurs , au cours desquels il traite des sujets de fond marquants : armée française, familles du quart monde, Indiens montagnais au Québec, enfants au travail à Naples, Pigalle, Yves Jeanmougin décide de s’éloigner de Paris et de poursuivre sa route en toute liberté, en marge des grands courants médiatiques.
En 1980, il choisit de s’installer à Marseille, ville à travers laquelle il développe, seul ou accompagné, plusieurs de ses thèmes majeurs, partant des diverses communautés vivant dans la cité phocéenne, en passant par l’Unité d’habitation de Le Corbusier, le quartier Belsunce ou la prison des Baumettes, pour aboutir à une vision plus dépouillée de cette porte ouverte sur la Méditerranée, qui le mènera tout naturellement vers l’autre rive, où il retrouvera ses racines. Cette démarche, ancrée au coeur des villes et des hommes qui y vivent, suscite, en 1990, la rencontre avec le chorégraphe François Verret, à la recherche de la même confrontation, avec lequel il collabore une dizaine d’années : film Censures (Baumettes), chantiers navals abandonnés de La Seyne- sur- Mer, centre de loisirs désaffecté ’’Le Fresnoy’’ (Tourcoing), Mulhouse, Aubervilliers
De 1995 à 1996, il pose momentanément ses appareils photo pour aborder le film documentaire autour du monde du handicap.
Début 1997, Yves Jeanmougin redécouvre sa ville natale et lui consacre désormais une place centrale dans son parcours. Puis retrouvailles en 1998, à Marseille toujours, avec Philippe Foulquié, qui oeuvre aux destinées de la Friche la Belle de Mai et l’y invite en résidence, après lui avoir offert des années auparavant sa première exposition (1973). Occasion rêvée pour Yves Jeanmougin de collaborer avec d’autres artistes et écrivains* sur des projets orientés vers la Méditerranée, à travers l’association Métamorphoses, à laquelle le travail de son atelier est étroitement lié : Maroc, médina, médinas ( 1999) ; Carcérales, pages et images de prison ( 2001) ; Curumi, naissance d’un spectacle ( 2002) ; Déliés, une descendance algérienne ( 2005) ; Algériens, frères de sang - Jean Sénac, lieux de mémoire ( 2005) ; Casablanca ( 2007)