Gyula Halasz, connu à partir de 1932 sous le pseudonyme de Brassaï (de sa ville natale Brasso en Hongrie), apprend la photo en autodidacte. Dans les années 20, il fréquente des milieux composés de gens comme Moholy-Nagy ou Kandinsky. En 1925, il fait la connaissance de Atget, qui devient sa référence pour ses productions ultérieures.
Brassaï, photographe parisien, né en 1899 à Brasso, à 3 ans, sa famille emménage à Paris un an pour suivre son père, appelé à enseigner la littérature à la Sorbonne. Jeune homme, Gyula Halász étudie la peinture et la sculpture à l’école des Beaux-Arts de Budapest avant de rejoindre la cavalerie Austro-Hongroise pour y servir durant la 1re guerre mondiale. En 1920 il se rend à Berlin oû il y travaillera en tant que journaliste, tout en suivant les cours de l’académie des beaux arts Berlin-Charlottenburg.
Il déménage en 1924 pour Paris, oû il passera tout le reste de sa vie. Il apprend seul le français, en lisant les oeuvres de Marcel Proust. Installé à Montparnasse, au coeur du Paris artistique des années 20, il se lie à Henry Miller, Léon-Paul Fargue, et au poète Jacques Prévert. Vers le début des années 30, il fait ses premières photographies de Paris : rues désertées et places vides... ce qui aboutit à la parution d’un livre : “Paris de nuit”. Pour lui, les difficultés posées par l’éclairage nocturne de la ville représentaient un défi.
Ce qui l’intéressait, c’étaient aussi les gens de la nuit : ainsi ils photographient des noctambules, des prostituées, des couples, des clochards... La prostituée Bijou est l’une des photos les plus célèbres de cette période.
En 1932, Brassaï photographie les graffiti des murs de Paris. En 1937, il commence à travailler pour “Harper’s Bazaar” jusqu’en 1962, date à laquelle il abandonne la photographie pour se consacrer à la réimpression d’oeuvres originales. Il reprend sa carrière de journaliste à Paris, facteur décisif dans son orientation vers la photographie.
Il écrivit plus tard que la photo l’avait aidé à saisir la nuit Parisienne, la beauté des rues et des jardins, qu’il pleuve ou qu’il vente. En utilisant son lieu de naissance, Gyula Halász se forge le pseudonyme de Braissaï qui signifie « de Brasso ».
C’est sous ce nom qu’il s’impose comme celui qui a sait capturer l’essence de la ville dans ses clichés, publiant un premier recueil en 1933 intitulé « Paris la nuit » qui reçoit un grand succès et le fera même surnommer « l’oeil de Paris » par Miller dans un de ses essais. En dehors de ses photos du Paris interlope et sombre, Braissaï s’est aussi interessé à la haute société, aux intellectuels, à la danse et à l’opéra. Il photographia nombre d’entre ses contemporains, tels Salvador Dalí, Pablo Picasso, Henri Matisse, Alberto Giacometti et certains des écrivains majeurs de l’époque : Jean Genet, Henri Michaux.
Ses photographies offrirent à Brassaï une célébrité internationale. En 1956, son film « Tant qu’il y aura des bêtes » gagne un prix à Cannes, puis en 1974 il est élevé au rang de Chevalier des Arts et des Lettres, avant de recevoir la légion d’honneur en 1976. Il gagne son premier « Grand Prix National de la Photographie » deux ans plus tard, à Paris.
En plus de ses oeuvres photographiques, Brassaï écrivit 17 livres et de nombreux articles, dont en particulier Histoire de Marie, publié avec une introduction de Henry Miller. Considéré comme l’un des plus grands photographes du XXe siècle, Brassaï s’éteint le 8 juillet 1984 à Eze, Alpes-maritimes. Il fut enterré au Cimetière du Montparnasse, à Paris. En l’an 2000, une grande rétrospective de 450 de ses oeuvres fut présentée, grâce au concours de sa veuve Gilberte, au Centre Georges-Pompidou.