Les Itinéraires photographiques en Limousin se tiendront dans différentes villes de la région. Du 16 au 31 mai 2009, on retrouvera six artistes exposés dans le pavillon du Verdurier de Limoges.
- Anaïs Dombret présente à travers Empreintes de soi toute une série d’autoportraits en triptyque, réalisés à un même instant.
Ainsi, l’ambiance des triptyques est chaque fois différente, selon les moments de sa vie intime où ces photos ont été pris en photo. Pluie, condensation, soleil matinal, lumière hivernale, chaque histoire y est différente.
La photographe s’exprime sur ses images : « Derrière ma fenêtre, cloîtrée, esseulée, je joue avec la lumière et avec moi-même sans jamais réellement me mettre en scène. Je parle de moi sans rien dire, laissant transparaître ma solitude, mon mal être, mes interrogations.
Mes rencontres, notamment avec le photographe Antoine D’Agata, m’ont fait me questionner quant à ma place d’auteur. Comment mettre plus de soi dans les œuvres ?
Instinctivement l’autoportrait a été ma réponse, comme une digestion de mes rencontres passées, poussée à l’extrême, je parle de moi par moi. »
- Valérie Donsbecke présente quant à elle ses Chambres claires. A partir de prises de vue réalisées au préalable, la photographe s’amuse à placer ses images en transparence dans des objets de notre quotidien. Ainsi, mer et ciel se retrouvent pris entre les parois de bocaux à confitures de nos grands mères, ou dans des carafes d’eau distinguées. En ressort une impression de jeu émouvant.
- Christophe Frot s’intéresse aux fermetures de plus en plus récurrentes des commerces de proximité, comme on les appelle. Ainsi, magasins de tricots, charcutiers et fromagers sont amenés à fermer, disparaissant petit à petit de notre paysage quotidien.
Christophe Frot propose de garder en mémoire ces marques d’un autre temps dans sa série Fermetures de proximité : « Les besoins vitaux et animaux de l’Etre Humain, relégués en périphérie des villes et concentrés en super et hypermarchés sont de plus en plus cachés à nos yeux urbains. Place à l’homo capitalis, ne nécessitant que placements et investissements pour sa vie ou sa survie.
Nos rues en retiennent donc fugacement que les séquelles, les cicatrices non encore transformées ou effacées d’un passé où la relation humaine quotidienne était au centre de la ville et de la population qui la constituait. »
- FredéLaure (Bain-douche), travaillant par deux, nous propose d’entrer dans les bains-douches parisiens, au nombre de 18 sur la capitale et pouvant accueillir jusqu’à 300 visiteurs par jour. Évitant les visions d’ensemble, les deux photographes laissent deviner la présence humaine à travers des clichés ne laissant apparaitre ici et là certains détails graphiques.
- Anne Raynal (Les convives) nous présente une trentaine de portraits et de bustes, constructions numériques imprimées sur papier aquarelle et contrecollées sur aluminium. Elle explique comment elle procède : « Après avoir recueilli le « vécu » de nos murs, mise en mémoire photographique du temps, des expressions plurielles qui marquent nos surfaces urbaines, j’ai projeté et photographié à nouveau cette matière photographique sur divers supports (œuf en polystyrène, mannequin…) pour matérialiser des personnalités. »
- Antoine Vanoverschelde propose de très belles photos à travers une série de Polaroïds intitulée Jouets tristes, « tous issus d’univers familiers, ont été réalisés comme des images flottantes, miroirs brisés, instants pathétiques.
Ce travail est avant tout un travail à propos du temps, celui qui file et rend le monde instable. »
par Mélanie Jourdan