« Guérilla, drogue, prostitution. Ici on croit qu’on a tout dit de là-bas lorsqu’on prononce ces 3 mots. Et cela existe. Je l’ai photographié. A ma manière. Andrea Quejuan, une comédienne colombienne, a développé un vitiligo après l’assassinat de son frère lors d’un massacre d’innocents dans les rues de Cali.
J’ai tenté de montrer l’étonnante beauté de cette femme qui à elle seule résume ce pays, son charme fort, envers et contre tout, et ses contradictions. En contrepoint de ces portraits, des photographies de la Colombie, images d’un monde flottant, entre deux temps, fixé sur la surface sensible de la pellicule, comme un rêve qui pourrait s’effacer, un décor de théâtre que l’on démonte la fin du spectacle venue. »
Véronique Durruty vit et travaille à Paris. Son travail artistique explore le voyage par les sens et les sensations.
Elle développe son approche tactile, poétique, instinctive et rigoureuse, sur différents supports de création, principalement photographie, mais aussi film, écriture, dessin, et aime métisser les genres : confronter l’œil au nez, l’œil à l’oreille, l’œil aux mots.
Son travail a fait l’objet d’une vingtaine d’ouvrages et de nombreuses expositions dans le monde entier. Elle est membre de l’agence Rapho.
« [Son] appareil photographique retransmet les émotions et les vibrations en une moisson d’images à fleur de peau, sensuelles, mystérieuses, toujours harmonieusement composées (…). [Son] oeuvre personnelle exalte l’harmonie et la beauté des couleurs, des sons, des odeurs, des paysages et des corps dont plusieurs livres d’une grande liberté esthétique et formelle constituent de véritables originaux créatifs. » par Claude Nori Histoire de la photographie en France, des origines à nos jours, Ed. Flammarion.