Durant le siècle qui vient de s’écouler, les utopies politiques qui ont tenté de se réaliser furent globalement des échecs. Depuis presque 30 ans, on entend dire que les utopies sont mortes. Mais le sont-elles vraiment ?
Il faut rêver très haut est un projet photographique effectué sur plusieurs années, autour des mots d’ordre et des slogans, lors de la Fête de l’Humanité.
De 2004 à 2008, à la tombée ou au coeur de la nuit, Patricia Lecomte a photographié les stands et les slogans qui sont en étendard sur les frontons, à la recherche des mots qui font rêver et qui relient les hommes entre eux. Née d’une phrase inscrite sur la façade d’un stand : “Il faut rêver très haut pour ne pas réaliser trop bas”, cette série interroge l’idée d’un monde meilleur et transformé, idée qui
continue d’habiter les esprits d’un bon nombre de nos contemporains, particulièrement dans l’environnement dans lequel nous évoluons, de plus en plus mouvant et incertain à tout point de vue. Peut-être l’utopie n’est-elle pas, contrairement au lieu commun, que l’irréalité ou le rêve mais aussi et avant tout une aspiration qui est de l’ordre de la nécessité et un espoir qui permet de créer des liens entre les hommes ?
Se dégage de ces photographies, par la mise en scène des lieux, des mots et de la nuit mêlés, une poésie très particulière qui est au centre de ce travail.
Cette exposition, qui comprend une trentaine de photographies en couleur est présentée pour la première fois du 18 septembre au 9 octobre 2009, en grand format, à l’Espace Niemeyer, dans le bâtiment construit par Oscar Niemeyer dans les années 70, siège du PCF, place du Colonel Fabien à Paris.
Cette exposition est soutenue par Picturetank, agence coopérative de photographes, Photographie.com et Olivier Flamand de La Société des Amis de l’Humanité.