Alors que le mythique album Exile On Main Street de 1972 est réédité, la boutique Renoma présente « The Story Of » du 15 avril au 17 juillet 2010.
10 photographes racontent les Rolling Stones 1964 – 2006
Après avoir exposé « Serge Gainsbourg », Maurice Renoma poursuit son histoire de style avec les « Rolling Stones » pour une exposition unique, à la boutique Renoma rue de la Pompe.
Maurice Renoma a habillé les célébrités du monde entier, de Serge Gainsbourg aux Rolling Stones en passant par les Beatles et Bob Dylan…toute une génération qui avait la même énergie de rébellion et le désir fulgurant de renverser les codes.
Renoma et les Rolling Stones ont incarné une attitude inédite et provocatrice dès les années 60, en marquant pour l’un l’histoire de la mode et pour les autres celle de la musique.
Jamais regroupés, dix grands photographes des Rolling Stones participent à cet événement exceptionnel : Michael Cooper, Tony Frank, Claude Gassian, Gaëlle Ghesquière, Michael Joseph, Jean-Pierre Leloir, Gered Mankowitz, Maurice Renoma, Dominique Tarlé et Pierre Terrasson.
Du noir et blanc à la couleur, de l’argentique au numérique, les photographes
racontent, à travers leurs différents objectifs, 40 ans de Rolling Stones, avec pour la plupart des photographies inédites.
Les photographes :
– Michael Cooper (1941-1973), fut ami et photographe des Rolling Stones.Il est connu tant pour les clichés pris dans l’intimité du groupe que pour ses photographies de leurs concerts dans les années 60.
Il fut pendant longtemps le photographe attitré des Stones et entretint une amitié très forte avec Keith Richards. En plus de cette amitié, il compta parmi ses amis les plus proches d’autres musiciens en vogue comme les Beatles, Marianne Faithfull, Eric Clapton, les artistes Francis Bacon, Andy Warhol, Peter Blake et David Hockney ainsi que les écrivains Terry Southern, William Burroughs, Jean Genet et Allen Ginsberg. Michael Cooper fut l’une des rares personnes à avoir entretenu des relations professionnelles et amicales simultanément avec les Stones et les Beatles. Pour les Beatles, il créa avec Peter Blake et Jann Haworth l’emblématique pochette du disque Sgt. Pepper, et plus tard, il travailla sur la pochette du disque des Rolling Stones Satanic Majesties. Son association avec le galeriste Robert Fraser, qui fut lui-même une figure clé de la vie culturelle des années 60, permit au photographe de remporter d’importantes commandes dont Marcel Duchamp, David Hockney, René Magritte et Andy Warhol. Michael Cooper joua un rôle essentiel sur la scène londonienne : Vogue lui commanda de nombreuses photos de mode. On reconnaît souvent que ce fut Michael (plus que David Bailey) qui inspira le film Blow-Up. Comme Cooper était connu, apprécié et totalement accepté par les sujets de ses photographies, il put les immortaliser de manière exceptionnelle et, généralement, dans une remarquable intimité.
Bien qu’il fut régulièrement demandé par les éditions Conde Nast pour des
shootings photo en studio, le style naturel et presque nonchalant de Cooper a toujours été plus proche du reportage que des photos de mode ou de studio.
– Tony Frank , né en 1945, ce photographe passionné de musique issu de la génération jazz, blues et rock’n roll fut le témoin privilégié d’une époque rêvée. Il réalise des photographies de stars françaises et internationales, chanteurs et Comédiens : Serge Gainsbourg, Johnny Hallyday, The Who, Bob Dylan, James Brown, Eddy Mitchell, Michel Polnareff, et tant d’autres…Il rejoint l’équipe de Salut Les Copains au milieu des années 60, puis celle de Hit magazine, tout en réalisant des pochettes de disques (dont celle du mythique album « Melody Nelson »), activité qu’il n’a jamais cessé d’exercer. Il travaille ensuite pour l’agence de presse Sygma/Corbis, différents magazines (Paris Match, VSD, etc...) et diverses majors compagnies phonographiques. Depuis 2001, il est photographe indépendant.
– Claude Gassian en 1970, l’appel est trop fort. Le plus sûr moyen de vivre sa passion est de la fixer sur pellicule. Claude Gassian troque sa guitare pour un 35 mm et, depuis, saisit toutes ces icônes qui font l’histoire du rock.
Mais Gassian ne se contente pas de ce qui lui est offert, il va toujours voir derrière s’il n’y a pas quelques trésors dissimulés. Au fond, le photographe traque la beauté, sa vision de la beauté. Une beauté brute que l’on ne saurait mettre en scène. Celle qui, croit-il, se cache derrière tout cet univers qu’il a choisi d’arpenter. Au fil des ans, on peut suivre ses rencontres à travers ses photographies exposées ou reproduites dans la presse, dans les livres, sur des pochettes d’albums... Les Rolling Stones ont toujours été l’un de ses sujets favoris.
– Gaelle Ghesquière , hypokhâgne, Sciences-Po, DEA de Lettres Modernes, puis les Red Hot ChiliPeppers au Zénith en 1995, où elle devient photographe sans vraiment le vouloir grâce à sa capacité unique à saisir les émotions de ses sujets.Elle écrira dans son premier livre, All Access, de la scène aux coulisses pop-rock, paru en 2003 chez Vade Retro/Ramsay, où elle narre ses débuts : « A vrai dire, je n’ai jamais eu l’intention de devenir photographe ». Et pourtant… Madonna, Mick Jagger, David Bowie, Ben Harper, Lenny Kravitz, James Brown ont tous croisé à un moment donné l’objectif de l’artiste.
D’abord pigiste dans un grand quotidien, elle deviendra photographe du
magazine Rock and Folk pendant huit ans, une vie sur la route ponctuée de
concerts, de réalisation de pochettes d’album, d’écriture d’ouvrages et d’une immense envie de partager cette vie de rêve avec ceux qui n’ont pas ce privilège.
– Michael Joseph, photographe, est particulièrement connu pour son travail sur l’album mythique des Rolling Stones, Beggar’s Banquet.
Né en 1941 à Kimberly, capitale de la province du Nord du Cap en Afrique du Sud, il voit son père s’impliquer fortement dans les activités Anti-Apartheid, particulièrement la collecte de fonds, ce qui expose Michael très tôt aux politiciens et aux reportages de société en Afrique du Sud.
Plus tard, alors qu’il étudie au London College of Prints and Graphic arts, Michael Joseph est envoyé au Vietnam pour couvrir la guerre. Les images rapportées de ce voyage ont illustré 33 années de collaboration sur de nombreuses campagnes publicitaires, avec des marques telles que : Benson & Hedges, Christies, Nivea, Pirelli, Malaysian Airlines, Schweppes et White Horse. Il travaille aussi dans le monde de la Mode pour Hart, Shaffner and Marks à Chicago. Au vu de son impressionnant portfolio publicitaire, Michael Joseph est choisi par les Stones pour le shooting de Beggar’s Banquet. En 1995, l’écrivain voyageur, David Saunders contacte Michael pour faire unmanuel sur la photographie : 600 de ses images apparaissent dans cet ouvrage. Suit immédiatement après une version illustrée de The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy (Le Guide du Voyageur Galactique), célèbre best-seller de Douglas Adams, dont il habille la couverture. Actuellement, Michael Joseph est revenu à la photographie, après une pause de 3 ans. Ses passions sont l’art, le jardinage créatif, le tennis, la photographie et l’impression photographique. Il consacre le reste de son temps à son vignoble dans l’Entre-Deux-Mers.
– Jean-Pierre Leloir, passionné de musique, curieux de tout, Jean-Pierre Leloir, photographe en promenade, porte sur ce qui l’entoure un regard multiple. Il photographie le mouvement, la lumière, les sons, la vie. Il a organisé très tôt sa photothèque, et constitué ainsi, depuis 1951, des archives d’une grande richesse thématique. Reportages pour l’industrie, vernissages d’expositions historiques et reproductions de tableaux, théâtre et concerts de musique classique, jazz ou variété, séances d’enregistrements et répétitions, mais aussi décoration intérieure et architecture, sans compter les moissons d’images de cet infatigable voyageur autour du monde (Argentine, Brésil, Chili, USA et Europe). Ses rencontres avec de nombreux artistes du XXème siècle, de Edith Piaf à Charles Trenet, Billie Holiday à Wynton Marsalis, Johnny Hallyday à Alain Bashung, immortalisés sur pellicule, balisent aussi le parcours d’un témoin généreux de ses souvenirs. Son regard toujours attentif lui a permis de participer à des aventures inoubliables comme celle du Théâtre National Populaire de Jean Vilar, de l’Orchestre de Paris, et de ne jamais cesser sa collaboration avec le monde du disque. Il a présenté de nombreuses expositions consacrées aux artistes qu’il aime. Partenaire du monde de la presse, il a collaboré aux revues de Jazz Magazine, La Maison Française, l’Express et le Nouvel Observateur, sans oublier Rock and Folk, dont il est l’un des membres fondateurs avec Philippe Koechlin.
– Gered Mankowitz, né en 1946, Gered Mankowitz est le fils de l’auteur et scénariste Wolf Mankowitz et de la psychothérapeute Ann Mankowitz. A l’âge de 15 ans, il quitte l’école pour recevoir une formation brève mais intensive aux côtés du légendaire photographe Tom Blau à Camera Press Ltd., l’acteur Peter Sellers l’ayant encouragé à poursuivre dans cette voie.
Durant deux années, Gered est assistant sur différents shootings avant d’avoir son premier studio à Mason’s Yard en 1963, en plein coeur du Swinging London des années 60. Alors qu’il travaille avec le duo pop/folk Chad & Jeremy, il rencontre et photographie Marianne Faithfull, dont le manager, le lunatique Andrew Loog Oldham, n’est autre que celui des Rolling Stones. Gered commence à travailler avec les Rolling Stones en 1965. Il les accompagne dans leur tournée des USA une grande partie de cette annéelà, et conçoit de nombreuses pochettes d’albums du groupe.
Il collabore régulièrement avec eux jusqu’en 1967 et devient ainsi l’un des
photographes “rock” les plus en vue à Londres. En 1967, Gered fait deux séances photo avec Jimi Hendrix et son groupe Experience : ces images vont devenir les photos studio les plus symboliques de cet artiste.
Depuis 45 ans, Gered continue à travailler avec le monde de la musique tout en collaborant avec les plus grands magazines pour des portraits de célébrités. Il trouve également le temps de remporter des prix pour son travail publicitaire. Gered se concentre aujourd’hui sur la publication de ses ouvrages photographiques (entre autres en 2002 The Stones 65-67 82 chez Vision On. London et en 2005 The Rolling Stones – Out of their Heads chez Schwarzkopf & Schwarzkopf) et sur ses expositions. En 2009, il est membre du jury pour les Sony World Photography Awards avec de
grands noms de la photographie comme Mary Ellen Mark, Bruce Davidson, Sarah Moon …
– Maurice Renoma, l’appareil photo toujours à portée de main, le styliste Maurice Renoma capte le monde qui l’entoure et le détourne pour créer sa vision du monde, tel le reflet de son univers atypique. Maurice Renoma a débuté sa carrière artistique en insufflant une nouvelle vie au vêtement masculin au début des années soixante, faisant voler en éclats les conventions de la mode masculine et libérant les hommes du conservatisme austère et de ses codes d’un autre âge. Amoureux de l’Art sous toutes ses coutures, Renoma exprime à travers le vêtement, puis plus tard l’objet, une vision originale, désentravée de tout préjugé esthétique. Il ose expérimenter les nouvelles matières, les couleurs franches, les associations inédites. Curieux de ce qui l’entoure, le regard du photographe est empreint d’humour décalé, de réflexion amusée sur une société dont les petits et gros défauts alimentent son imagination débridée. Maurice Renoma participe à cette exposition en tant que scénographe et photographe.
– Dominique Tarlé, « L’idée était de ne pas mourir idiot : je voulais comprendre qui étaient ces jeunes gens à peine plus âgés que moi, capables de composer et d’enregistrer ces albums fantastiques et de donner des concerts de folie. »
Dominique Tarlé quitte l’école à 16 ans, pour se consacrer à la photographie. Il croise les Rolling Stones dès leur premier concert à l’Olympia en 1964. C’est le début d’une histoire sans fin…
Il décide donc de quitter Paris pour Londres où son objectif saisit la trajectoire des Who, de Led Zeppelin, Jimi Hendrix…et bien sûr des Rolling Stones. John Lennon l’invite au « Rolling Stones Rock and Roll Circus », puis ce sera en 1969 le concert gratuit d’Hyde Park à la mémoire de Brian Jones. Tout s’enchaîne ensuite très rapidement en Europe et en Angleterre pour les Rolling Stones. Dominique Tarlé devient dès lors leur photographe officiel. Dominique accompagne les Rolling Stones dans leurs tournées. Sachant rester discret, il acquiert sa place au sein du groupe et comprend comment leur musique prend forme : « La musique des Stones, c’est pire que la mine. Ils travaillaient de 19h à 6h du matin sur la même chanson pendant une semaine. La musique est non écrite : c’est une musique populaire qui se construit grâce au feeling entre les musiciens. Les Rolling Stones ne sont pas des « branleurs » comme le pensent beaucoup de gens mais de véritables bosseurs. Certains morceaux étaient travaillés pendant dix ans, comme Start Me Up. » Dominique Tarlé cesse de les photographier lors de leurs concerts dans les stades pour se consacrer aux concerts dans les clubs. L’intérêt des Rolling Stones est qu’ils sont toujours présents. « L’essentiel est qu’ils soient encore là. » Aujourd’hui encore, Dominique Tarlé est très proche de Mick Jagger et travaille beaucoup pour le groupe…une histoire sans fin !
– Pierre Terrasson, après un diplôme d’arts plastiques à l’Ecole Nationale Supérieure des Beaux Arts, Pierre Terrasson s’oriente vers la photo de rock dans les années 80. Il collabore avec toute la presse spécialisée « rock » du moment : Rock en Stock, Hard Rock magazine, Rock News, Rock and Folk, The Sound, Best, Paroles et Musique, RollingStone… Et la presse plus généraliste : Libération, L‘Evénement du Jeudi, Actuel, le Nouvel Observateur, VSD, en photographiant toutes les stars nationales et internationales, de Mick Jagger à Klaus Nomi, de Serge Gainsbourg à Cure, de Motorhead à Iron Maiden. Durant les années 90, il devient le photographe exclusif de Vanessa Paradis, Elsa, Carole Laure, Jil Caplan, Elli Medeiros, Patrick Bruel…et travaille plus particulièrement pour la presse jeune ce qui lui donne la possibilité de réaliser les premières photos de toutes ces stars montantes. Il réalisera aussi de nombreuses pochettes de disques vinyles, CD, DVD, affiches pour différents artistes comme Kent et François Hadji Lazaro… Pierre Terrasson est resté naturellement indépendant. Depuis les années 2000, il s’est orienté plus particulièrement vers la culture urbaine et les artistes rap et raï comme Cheb Mami, Khaled, Menelik, Doc Gyneco, Rohff, Diams, Kalash, Stomy, Passi. Il collabore entre autres avec les magazines Respect, Musik, RollingStone France, qui lui commandent des portraits de Lilian Thuram, Mathieu Kassovitz, Madame de Fontenay, Vincent Cassel, Rama Yade, Bartabas... Son premier livre Backstage axé sur les artistes internationaux des années 80 a été publié en novembre 2008 aux éditions de Tournon, son deuxième livre Hard Times est sorti en décembre 2009 chez le même éditeur.