L’exposition Weegee au Musée Maillol sera la première manifestation d’une telle importance présentée dans un musée français. Elle réunit prés de 220 photos provenant de la collection Berinson. Chaque photographie est un « vintage » développé par Weegee qu’il signait souvent Weegee the famous !
Le Musée Maillol présentera du 20 juin au 15 octobre 2007 une exposition consacrée à l’oeuvre de Weegee (1899-1968). Figure légendaire du photo-journalisme, Arthur Fellig, dit Weegee, a marqué l’histoire du reportage des années d’avant-guerre mais plus encore l’histoire même de la photographie.
Weegee (pseudonyme de Arthur Fellig, né Usher Fellig, 12 juin 1899 26 décembre 1968) est un photographe américain rendu célèbre par ses photographies en noir et blanc de la vie nocturne, notamment dans sa ville de prédilection, New York. Sur le dos de ses photographies, Arthur Fellig notait « Credit Photo by Weegee the Famous ». Ce pseudonyme est aujourd’hui le nom professionnel sous lequel Arthur Fellig est le plus connu.
Weegee, son étrange surnom, lui vient du "Ouija", une planchette utilisée pour faire du spiritisme. Car le petit immigré juif élevé dans les quartiers misérables du Lower East Side flaire les catastrophes avant qu’elles n’arrivent. Une nuit, il photographie un clochard affalé sous un porche. Deux minutes plus tard, l’homme se fait renverser par une voiture..., la photo suivante montre un prêtre en train de lui administrer l’extrême-onction sur le bitume. Chaque nuit, Weegee vole de drame en drame, prenant de vitesse les autres journalistes et parfois la police. En 1938, il est autorisé à brancher la radio de sa voiture sur la fréquence de la police. Dès lors, il ne quitte plus sa belle Chevrolet qui lui sert tout à la fois de domicile, de planque et de labo. Très vite, "Weegee the Famous" impose son nom et construit son mythe, qu’il entretient dans deux livres (Naked City, 1945 et Weegee’s People, 1946). Dans ses autoportraits, il se met en scène au volant, le cigare au bec, prêt à chasser le crime.
Face à la mort, Weegee est sans retenue, sans pudeur aucune. Il montre à l’Amérique cette violence qu’elle craint et qui la fascine. Le regard fixe des cadavres démantibulés sur la chaussée. Les "rôtis", ces hommes carbonisés dans leur voiture. Les victimes des incendies qui pleurent leurs proches. Mais surtout, la foule de curieux qui va au crime comme on va au spectacle.
Au cours de sa carrière, Weegee est devenu un personnage ambigu, aux diverses personnalités et souvent critiqué par certains comme étant un voyeur qui photographie le malheur de ses concitoyens. Pour preuve de cette ambiguïté, certains le considère comme l’un des précurseurs des photographies à sensation des tabloïds, alors qu’il reçoit, en parallèle, la reconnaissance artistique de son travail par des institutions officielles (Museum of Modern Art de New York en 1943). L’ambiguïté tient également à la place que donne Weegee à la mort, ses alentours, conditions et effets, comme l’atteste l’une des premières expositions de ses photographies, organisée par la Photo League locale en 1941, Murder is my Business.
Weegee
Photographies de la collection de Berinson
Du 20 juin au 15 octobre 2007
Musée Maillol (Paris, 7ème)