En fait, c’est la tiédeur qui fait scandale chez Dali. C’est elle qui heurte l’esprit de rigueur, l’attendu poétique, le goût pour un trait noble et signifiant (fût-il gagné dans la bassesse ou la honte).
La tiédeur hante une rigueur qu’il voudrait incommensurable, strictement paranoïaque. C’est elle qui le rend somnolent et somnambule, alors que l’acte (peinture ou happening) pique au vif, dans l’apparence.
Quand il serre son corps, presque nu sous son peignoir, c’est un immense effet de serre chaude qu’il convoque, jetant un léger froid dans le monde extérieur qui lui fait face, conjurant néanmoins ce grelottement insigne qui l’obsède depuis un temps bien antérieur à sa naissance.
Forcé d’être dans le bain, alors qu’un goût archaïque le porte à la sécheresse sans fin ni commencement, voilà ce qui, chez lui, entraîne une exécration des trop forts contrastes
Il y a la fameuse photographie de 1953 intitulée « Dali dans l’eau » ( dont le titre décida le peintre à se laisser faire ), mais pour y parvenir, Dieuzaide lui consacra tout un reportage dont la facétieuse poésie méritait d’être découverte qu’on éprouve pour le Maître burlesque de l’admiration ou de l’agacement.
Langue : Français
Éditeur : Le Temps qu’il fait
Date de Publication : Novembre 2005
Type Reliure : Broché
Pages : 60
ISBN 10 : 2868534414
ISBN 13 : 978-2868534415