Il y a bien des manières de donner à voir les années noires. Celle de Robert Doisneau évite le pathos, pour nous parler simplement du grand vide de l’Occupation, de ses rues sans automobile, de ses étalages de pénurie, remplis seulement du maître mot de Vichy : « Factice ». Sensible au cocasse jusque dans les situations les plus pénibles, l’oeil de Doisneau repère les astuces ou les incongruités du système D, tel cet homme qui a transformé son poêle en clapier, ou cette Parisienne faisant prendre l’air à sa poule dans un jardin public.
Et quand il montre l’héroïsme, il fait son choix : des typographes résistants, une amie de Vercors qui broche le premier exemplaire du Silence de la mer dans sa cuisine, des combattants anonymes de la Libération.
Mais qu’on y prenne garde : la mort est là aussi, comme jamais chez lui, dans les alertes aériennes ou les fusillades de rue. Et ceux-là mêmes qui ont fait la queue devant les boulangeries vont, au mois d’août 44, faire la chaîne pour édifier une barricade. L’objectif saisir des bicyclettes ou des cyclopousses, mais aussi des fusils et des cocktails Molotov.
Langue : Français
Éditeur : Hoëbeke
Date de Publication : Mai 2004
Type Reliure : Relié
Pages : 123
ISBN 10 : 2905292679
ISBN 13 : 978-2905292674