On connaît bien Brancusi, le grand sculpteur du XXe siècle ; on découvre à peine Brancusi, le photographe. Pourtant, l’ermite de l’impasse Ronsin s’est adonné à la photographie tout au long de sa vie, avec la même ardeur qu’à la sculpture, premier et principal sujet de ses clichés. Très vite ceux-ci ne se borneront plus à reproduire passivement ses sculptures, mais agiront sur elles, comme si, aux yeux de l’artiste, il leur manquait quelque chose que la photographie seule pouvait leur apporter.
Que manquait-il à ses oeuvres ? Comment ses photographies cherchent et parviennent-elles à pallier ce manque ? En se posant ces questions, Pierre Schneider est amené à réviser l’idée qu’on se fait de l’oeuvre sculpté de Brancusi, habité par le désir, a priori peu compatible avec un art que caractérise la pesanteur, d’accéder à l’infini.
L’auteur raconte les hauts et les bas de cette quête, analyse les méthodes utilisées par Brancusi pour chercher à « pénétrer dans le Royaume des cieux » : par l’empilage des socles, par la conquête du vol, par la reconstruction de l’Échelle de David, mais surtout par la photographie.
En découvrant que toute prise de vue a deux auteurs le photographe et la Providence (autrement dit : le Hasard) Brancusi croit disposer du moyen de capter dans ses clichés, du moins lorsque la conjoncture est bonne, le signe céleste qui lui prouverait qu’il a réussi. Sans le vouloir, Brancusi révolutionne ainsi la photographie, jusqu’alors calquée sur la peinture, qui s’obstinait à contrôler de fond en comble les images qu’elle créait.
Langue : Français
Éditeur : Hazan
Date de Publication : Septembre 2007
Type Reliure : Broché
Pages : 139
ISBN 10 : 2850259888
ISBN 13 : 978-2850259883