Gérard Rancinan met en scène des simulacres et poursuit le lien avec l’histoire de l’art en s’inspirant de chef d’oeuvres classiques. En
s’inspirant du Caravage, de Jerome Bosch, Géricault, Delacroix… Il établit un constat engagé sur son époque et livre en dix photographies magistrales son Radeau des illusions, son Jardin des délires, son Big Supper…
La journaliste Caroline Gaudriault porte un regard sur les grands bouleversements de nos sociétés (la virtualité et la vitesse de notre monde, le refus de vieillir et l’espoir de la science, l’obésité grandissante, les déplacements de population…). Elle confronte à travers des conversations les points de vus d’éminents penseurs, philosophes, hommes de science ou de religion…
Conversations menées avec :
– Jean-Claude Guillebaud (essayiste)
– Stephane Hessel (coauteur de la Décalration Universelle des droits de l’homme)
– Chantal Thomas (philosophe)
– Jean-Pierre Dupuy (philosophe)
– William Reymond (essayiste)
– Christopher Roessner (soldat)
– Le Cardinal Barbarin (Diocèse de Lyon)
– Claude Gaignebet (ethnologue)
– Paul Virilio (urbaniste)
Cet ensemble de « Métamorphoses » est complété par une série d’images intitulée « Natures Mortes », une évocation photographique onirique dans laquelle Gérard Rancinan nous propose une collection d’insectes,issus de nouvelles espèces hybrides et « frictionnées ». Ces apparitions sont peut-être le préambule des multiples mutations que subira notre planète, faune et flore, mais aussi espèce humaine, dans lesprochaines décennies. C’est une alerte que nous lance Gérard Rancinan, certes pleine de beauté et de poésie, mais bel et bien une alerte pour notre futur.
Les écrits et entretiens de Caroline Gaudriault, extraits :
« Métamorphose I » : Le Radeau des Illusions
« .. Ils sont Afghans, Irakiens, Soudanais, Coréens… Les naufragés sont devenus des émigrés, des exilés, des réfugiés. Ils traversent le monde, accrochés à l’arrière des camions, dissimulés sous les
wagons des trains, enfouis dans les cartons fermés des cargos, entassés sur des barques de fortune. Dans leurs rêves les plus intimes, ils s’imaginent rejoindre ces avions qui volent au-dessus de leur tête. Un jour, dans leur naïveté d’enfants, de jeunes africains avaient entrepris ce pari fou, cachés sous un train d’atterrissage d’un Boeing. On a retrouvé leurs corps gelés sur la pelouse de l’aéroport. Leur rêve s’appelle L’autre bout du monde, sans savoir de quel autre il s’agit. Mais conscients qu’il se gagne après un long voyage, ils voient dans ce Bout une inévitable récompense. Ils en ont franchi des murs et des barbelés ; évité des tirs de policiers désabusés ; enrichi des passeurs ; abandonné des amis de route. Ils se retrouvent seuls avec le fardeau de leur honneur, les poches vides et le coeur plein d’aliénations. Ils n’ont pas vingt ans et déjà pèse sur eux le sacrifice de parents ou d’un village entier. .. » par Caroline Gaudriault
Entretien avec Jean-Claude Guillebaud , essayiste :
« ... Caroline Gaudriault : Il semble que l’homme se soit toujours déplacé, comme s’il répondait à une nécessité vitale. (…) La perpétuelle quête d’un ailleurs qu’ils espèrent meilleur. Même s’il n’y a plus aujourd’hui de terre à découvrir, l’endroit idéal existe pour lui quelque part, comme une illusion. Jean-Claude Guillebaud : Un jour, un homme des Samoas m’a dit : « Vous les Occidentaux, vous
croyez que l’homme doit choisir entre s’enraciner ou partir. Entre le particulier ou l’universel. Entre l’arbre ou la pirogue. Vous n’avez pas compris que c’est avec l’arbre qu’on fabrique la pirogue. ... »
« Métamorphose II » : La Liberté dévoilée
« ... Les cris n’ont jamais cessé. Les hommes sont toujours en colère, en révolte ou en crise. Mais les éclats de voix sont devenus un bruit sourd qui s’est infiltré dans les postes de télévision. Il a fait grésiller
l’image et a perturbé les esprits. Il s’est perdu dans la confusion. Ce vacarme est devenu le rire de Mickey, la liturgie d’un extrémiste désabusé, la musique spectaculaire du direct de CNN. Au milieu de
cette fumée qui a vu s’effondrer le mur de Berlin et les tours jumelles, il reste un grand bruit et beaucoup d’images. Quel combat mené au nom de la liberté quand d’une révolution naît une agitation ?.. » par Caroline Gaudriault
Entretien avec Stéphane Hessel, historien, co-auteur de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme :
« .. Caroline Gaudriault : Vous qui avez traversé l’époque et qui avez été l’un des instigateurs de ces espoirs, avez-vous le sentiment d’un devoir accompli par l’homme Stépahne Hessel : Loin de là ! Il y a encore une majorité d’Etats qui violent les droits de l’homme.
Ca se comprend, car c’est dans la nature humaine de ne pas porter les grandes valeurs mais plutôt l’égoïsme et le manque de respect de l’autre. Mais 60 ans, c’est très peu dans l’histoire des sociétés
humaines. J’ai tout de même le sentiment qu’on a progressé. La construction de l’Europe c’est quelque chose de formidable pour une personne comme moi. J’ai connu l’Europe qui se déchirait, où l’on se
massacrait et maintenant elle est unie. Comme la décolonisation. On frémit devant ce que les pays colonisateurs ont fait d’affreux. On a beaucoup transformé la société. Et la fin du Stalinisme, ce n’est pas
rien ! La fin de l’Apartheid, ce n’est pas rien ! On ne peut pas dire que rien n’a été fait. ... »
Langue : Français
Éditeur : Paradox
Date de Publication : Janvier 2010
Type Reliure : Coffret prestige numéroté 500 exemplaires signés par les auteurs avec certificat d’authentification - avec 8 tirages
Pages : 224
ISBN 10 : 2351190874
ISBN 13 : 978-2915259186
Dimensions : 22 x 22cm
Langue : Français
Éditeur : Paradox
Date de Publication : Janvier 2010
Type Reliure : Coffret prestige numéroté 500 exemplaires signés par les auteurs avec certificat d’authentification - avec 8 tirages
Pages : 224
ISBN 10 : 2351190874
ISBN 13 : 978-2915259186
Dimensions : 22 x 22cm