Le photographe Eric Tourneret a passé trois ans sur le projet qui l’a mené à publier Le peuple des abeilles ; à travers différents voyages en France, il a cherché à capter les abeilles en plein travail, pendant la saison apicole. Depuis les fleurs sur lesquelles elles butinent le pollen jusqu’à la ruche, nous suivons les trajets incessants de ces abeilles.
Ces images remarquables sont accompagnées d’un texte d’Hubert Reeves, président de la Ligue R.O.C pour la préservation de la faune sauvage, qui nous met en garde contre la possible extinction des abeilles.
Henri Clément, président de l’Union nationale d’apiculture française (UNAF) s’exprime largement sur la qualité du travail d’Éric Tourneret. : « Lorsque vous ouvrez et parcourez l’ouvrage d’Éric Tourneret, c’est un coup au cœur que vous éprouvez, un sentiment de jamais vu, une sensation de véritable immersion au milieu des rayons, une proximité entre l’homme et l’abeille que vous n’aviez pu, malgré une longue pratique apicole, jusqu’alors percevoir et toucher du doigt et de l’œil [...] Pour sauver leurs abeilles, les apiculteurs ont dû se mobiliser et se battre avec énergie contre les produits phytosanitaires qui ont décimé leur cheptel, sans occulter l’évolution préjudiciable de l’environnement, les inquiétudes sanitaires et aujourd’hui encore la crainte des OGM… »
Le photographe explique la patience dont il a du faire preuve pour réaliser ces portraits d’abeille. Il explique en détail sa démarche dans le paragraphe suivant, et nous fait partager quelques anecdotes sur les astuces qu’il a du trouver pour réaliser ces photographies : « Ma démarche photographique a été d’essayer de les rendre « vivantes » en faisant poser les abeilles comme des modèles. La plupart des images ont été minutieusement préparées dans un souci de recherche graphique. Souvent le problème était de trouver le bon rapport entre la taille de l’abeille et son environnement. Chaque fleur demande une approche visuelle différente et il me fallait souvent continuer la prise de vue jusqu’à « comprendre la forme de la fleur ». L’autre défi était de s’éloigner des images déjà vues et de chercher à chaque fois un autre regard, un autre cadrage, une autre référence culturelle et photographique.
Ainsi, la photo des trois abeilles de face en vol a demandé une semaine de travail dans un champ de Colza. Une ruche est installée au bon endroit pour avoir le fond désiré et une fausse ruche contenant l’appareil photo est posée juste à côté. A l’extérieur des flashs de studio éclairent l’ensemble. En enlevant la ruche pleine d’abeilles afin de tromper les butineuses sur le retour, je cherche à réaliser une image originale. Après quatre jours de prises de vue infructueuses, il me faut changer de méthode et je demande à un chasseur d’essaim un paquet d’abeilles...
J’installe dans la fausse ruche la reine dans une cage avec quelques abeilles qui immédiatement battent le rappel. Le gros de l’essaim posé dans une ruchette à une dizaine de mètres frémit et c’est en un couloir aérien dense que les abeilles se dirigent vers mon appareil photo. Je déclenche à l’aveugle en essayant de gérer au mieux les abeilles qui se posent sur l’optique. Enfin, après une semaine dans ce champ camarguais et 4 500 déclenchements, l’image est dans la boîte. Elle dépasse toutes mes espérances. Je n’ai pas une abeille en vol de face dans son milieu naturel mais trois qui se dandinent devant moi. »
En saisissant des images de ces travailleuses acharnées, Eric Tourneret nous met en garde face aux dangers qu’encourent les abeilles avec les répercussions de l’industrie ; dégradation de l’environnement, utilisation de produits dangereux, crainte des OGM...
Par Mélanie Jourdan
Langue : Français
Éditeur : Rustica
Date de Publication : Novembre 2007
Type Reliure : Relié
Pages : 215
ISBN 10 : 2840387794
ISBN 13 : 978-2840387794
Dimensions : 24x32 cm