Promenades en Méditerranée

Les derniers bijoux de Jean sont libres parce que spontanés et uniques. En regardant les images qu’il a rapportées de quelques escapades, Catherine Deydier découvre l’évidence : le lien entre le travail de Jean Grisoni et son amour profond pour la Méditerranée. Le faire parler de ses passions n’a pas été difficile, et la richesse iconographique a fait le reste. Ce livre se parcourt comme un sentier de bord de mer, se savoure comme un thé à la menthe, et se découvre comme un maquis sauvage : avec légèreté et simplicité. La sophistication de la démarche n’entache pas le plaisir du beau et de la poésie de l’insolite. Contre-chants à deux voix entre l’objet et sa résonance en noir et blanc. Jean Grisoni se reconnaît volontiers des fibres méditerranéennes plutôt que des racines qui fixent. De ces fibres qui animent les destins sans imposer lourdeur des valeurs et des traditions.

Enfant, il a toujours eu le sentiment de n’être que de passage, accueilli sur une terre, sans aucune sensation d’appartenance et qu’importe. Petit, de retour en métropole, il ne se vit pas « pied-noir ».

Chez les gitans, il garde le sentiment d’être un « payo », plus tard, à Marseille il ne se sentira jamais un provençal, « pinsutu » en Corse, il reste le provincial du Sud dans la capitale et peut-être sera-t-il « le parisien » lors d’une prochaine escale... L’important reste ce qu’il a pris le temps de comprendre au fil des ans. Il n’est véritablement lui-même qu’au plus près de cette Méditerranée.

Que son être tout entier éprouve définitivement la sensation subtile et profonde de se trouver à un endroit qui est fait pour lui, à quelques encablures des côtes africaines. Impression si confortable de sentir son corps léger dans l’environnement, calqué sur le paysage, intégré dans la matière.

Promenades en Méditerranée

de Jean Grisoni