Ostende au bout de l’est

Les fenêtres donnent bien sur la plage. Ne jamais arriver un dimanche dans ce genre d’établissement : on vous refile la plus mauvaise chambre (celle dont personne n’a voulu pour le week-end, même en prévision d’un adultère furtif), le restaurant sert les restes de la veille au repas de midi et ouvre des boîtes pour celui du soir, dont vous êtes généralement le seul convive, et tout est fermé ou presque en ville à cette époque de l’année. Mais la chambre a vue sur la plage, c’est l’essentiel. par Jean-Hugues Oppel

La plage est bel est bien le thème central de l’oeuvre de Cyrille Derouineau. Mais celle-ci diffère de l’ambiance typique sensuelle et apaisante du plein été. Cette plage-ci est celle d’Ostende, dure ,froide, mélancolique. ..

Ostende est éclairée par les photographies de Cyrille Derouineau, qui lui donne un air énigmatique et mystérieux. Les photos sont les scènes de nouvelles de six écrivains différents, tous issus du roman noir. Avec beaucoup de subtilité, ces écrivains explorent les contours incertains et les mystères de cette ville peu connue.

par Alexandra Calame

« J’ai poussé un soupir silencieux et senti mes épaules s’affaisser. S’il y avait une seule personne au monde envers qui j’avais une dette, c’était elle. Pourquoi Ostende ? j’ai répété. Je n’avais pas souvenir de les avoir jamais entendus prononcer le nom de cette ville. France a détourné les yeux. Son regard s’est égaré quelque part, ailleurs. Cherchait-elle ses mots ? Il s’est passé un long moment avant qu’elle me réponde. C’est à cause de ta mère, a-t-elle murmuré. On aurait dit qu’elle exhalait son dernier souffle. » par Marcus Malte

Ostende au bout de l’est

de Cyrille Derouineau, Didier Daeninckx, Marcus Malte, Jean-Hugues Oppel, Jean-Bernard Pouy, Michel Quint, Marc Villard