Ou comment l’héritier d’une maison réputée, fort de la dernière invention d’Eastman - les premiers appareils Kodak à films à rouleaux -, s’aventure sur la ligne russe du Transcaspien au moment même oû Jules Verne se lance dans la rédaction d’un roman consacré précisément à ce nouveau réseau ferroviaire. L’Exposition universelle de Paris en 1889 (…)
Paul se lance dans la photographie à son tour, ce qui est l’occasion d’une collaboration étroite entre les deux hommes, qui ont notamment partagé leur atelier et réalisé ensemble une série de photographies du chimiste Eugène Chevreul en 1886. Toutefois, décalage de générations oblige, des divergences artistiques apparaissent entre le père et le fils. Tandis que Félix Nadar privilégiait les poses solennelles et graves, son fils avait une conception plus fantaisiste de la photographie. Loin des portraits figés que son père prend des peintres et des aristocrates, Paul utilise parfois des trucages et s’intéresse davantage aux gens du spectacle
Encore aujourd’hui Paul Nadar (1856-1939) peine à se faire un prénom. Il ne fut pourtant pas seulement le continuateur de l’entreprise créée par son père, l’atelier Nadar mais aussi un photographe de grand talent et un innovateur. Les clichés rapportés de son voyage au Turkestan (d’août à novembre 1890), quasi inexploités de son vivant, sont parmi les premiers témoignages des possibilités offertes par l’instantané d’emblée porté à une sorte de perfection esthétique.