La 40ème édition des Rencontres d’Arles 2009 40 Ans de Rencontres, 40 ans de Ruptures, 60 expositions Pour célébrer 40 ans de cette fragile aventure, on rêverait de convier tous ceux qui sont généreusement venus présenter leur travail. Toutefois il n’est pas sûr que l’entreprise nostalgique et glorifiante sied trop aux Rencontres dont (…)
Né en 1955 à Barcelone
Historien, photographe, essayiste, enseignant et commissaire d’exposition, Joan Fontcuberta est un artiste multidisciplinaire. Il suit des études en communication à l’Université Autonome de Barcelone de 1972 à 1977, avant de travailler dans la publicité, le journalisme et d’enseigner à l’École des Beaux Arts de Barcelone. À partir de 1974, il s’oriente définitivement vers les Arts Visuels, et met en application ses diverses expériences dans la réalisation de ses projets créatifs. Par ailleurs, il développe une réflexion critique et théorique sur la photographie en publiant articles et essais divers. Au début des années 1980, il est co-fondateur de la revue “Photovision” (une publication internationale consacrée à la photographie et aux arts visuels) et membre fondateur de la “Primavera fotogràfica” à Barcelone (Printemps Photographique). L’ensemble de sa réflexion s’articule autour de la mise en doute perpétuelle des modes de représentation et de la véracité des informations véhiculées par les médias. Il touche ainsi à des domaines divers tels-que la science, la mythologie, les légendes et les faits historiques. Chaque projet est très documenté et analysé avant d’être mis en oeuvre dans la codification exacte de l’univers abordé. On peut citer ici “Sputnik” (reprenant l’esthétique des journaux russes communistes propagandistes), “Herbarium” (reprenant la codification scientifique) ou encore ”Volte Face” (reprenant l’esthétique du carnet de note basé sur une correspondance entre deux religieux paléontologues).
Joan Fontcuberta s’évertue à brouiller les pistes et met en éveil notre mémoire collective à travers des projets de fiction basés sur la réalité, à moins que ce ne soit la réalité qui se base sur la fiction.
Pour la commande “Mazzeri”, il s’est intéressé à une histoire corse ancestrale celle “du berger des morts”. La part de fiction et de réalité n’étant pas évidente par rapport à cette croyance, Joan Fontcuberta n’a rien inventé mais cherché à coller au plus près des différentes informations recueillies. Ainsi, tout comme le Mazzeru est le symbole de la frontière entre le monde des vivants et celui des morts, ses photographies sont à la limite entre le jour et la nuit, le visible et l’invisible.
Il a réalisé des montages et des trucages subtils dans les images qui nous laissent une impression “d’étrange“. Le travail final propose une installation avec une interaction entre les photos encadrées, des projections de visages sur peaux de sanglier et le livre-oeuvre, mis en scène sur un promontoire, éclairé par une lumière dirigée. L’ensemble de son travail est fortement influencé par le milieu surréaliste ainsi que par la dimension analytique de l’art conceptuel. Ses recherches se poursuivent et il prépare une géographie virtuelle avec des paysages générés grâce à un logiciel de simulation photoréalistique qui a été conçu pour interpréter des chefs d’oeuvres dans l’histoire du paysage (Courbet, Cézanne, Monet, etc.) comme s’il s’agissait de donnés cartographiques. Avec l’ensemble de cette série, le livre, “Landscape without Memory” sera publié chez Aperture, New York, à l’automne 2005. Joan Fontcuberta travaille également sur la parodie d’un parti politique, avec ses candidats souriants et ses fausses promesses.
- 1977 The Village Cry & Progresso Fotografico
– 1978 Nueva Lente & Fotografie & Il Diaframma
– 1979 El Correo Catalan & Le Monde & Valencia Semanal & Il Diaro & L’Ora & Art
– 1979, 80 Zoom
– 1980, 83 European Photography
– 1980 Camera
– 1996 Photographe, directeur artistique des Rencontres d’Arles.